PsYkéDéLyC n°26 (Bonus)

Publié le par PsYkéDéLyC

Apocalypto de Mel Gibson

Apocalypto-1.jpegEn tant que plus grand fan de tout les temps, j'en ai mal à la bouche rien que de le dire (ou plutôt mal aux doigts rien que de le taper), mais il faut bien l'admettre, le grand Mel Gibson n'a plus la cote. On a presque du mal à imaginer qu'il y a douze ans, il signait avec Braveheart, qui n'était alors que le deuxième film de sa petite carrière de réalisateur, un des plus grands films de tous les temps, récompensé par pas moins de cinq Oscars : ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure photographie, du meilleur montage d'effets sonores et du meilleur maquillage. J'en profite pour souligner la sublime musique du talentueux James Horner, qui composera deux ans après la bande originale de Titanic. Malheureusement, il n'aura suffi que d'un film, pourtant déjà prévu par Mel Gibson depuis l'époque des " Arme Fatale ", pour couler ce géant du cinéma. J'ai nommé La Passion du Christ, un film parfait sur le plan des images, de la musique, de l'interprétation, de tout... Mais un film qui porte sur tout un pan de la religion, et de ce fait condamné avant même sa sortie à louper le coche.
Apocalypto nous raconte le déclin de la légendaire civilisation maya, au début du XVIème siècle. Un matin, Patte de Jaguar se réveille en sursaut alors que des individus mettent le feu à son village et attaquent sa tribu. Dans la panique, Patte de Jaguar cache sa femme enceinte et son fils au fond d'un profond trou. Les assaillants sont en fait des guerriers mayas en quête d'esclaves et d'humains à offrir en sacrifice à leurs dieux. Les membres de la tribu ayant survécu à l'attaque du village sont donc tous emmenés de force pour un dangereux et très long voyage à travers la jungle méso-américaine jusqu'à la cité maya. Mais pour Patte de Jaguar, la dernière heure n'a pas encore sonné : c'est une éclipse de soleil qui va lui sauver la vie, temporairement en tout cas. Le temps lui est compté : poursuivi par ses assaillants, il va traverser une jungle hostile et rejoindre à nouveau son village pour pouvoir sauver sa femme et son fils.
Comme je vous le disais dans le dernier numéro du PsYkéDéLyC, il faut vraiment être un passionné soit d'histoire, soit de Mel Gibson pour se décider à aller voir ce film. Mais que l'on aime le film ou pas, il dispose d'une grande qualité que personne ne pourra contredire : les décors sont absolument magnifiques ! C'est grâce à la productrice Anna Roth que Mel Gibson trouvera, après des mois de recherches intenses, la jungle idéale, tant sur le plan esthétique que pratique, au Mexique, qui se trouve justement être le pays des Mayas. Pas de trucages, pas de scènes recrées en studio... Sur le plan esthétique car il s'agit d'une forêt très dense où les effets de lumière sont aussi beaux qu'ils sont nombreux. Sur le plan technique, enfin, puisqu'elle dispose de nombreux endroits plats et dégagés, ce qui permettait une grande liberté quant à la manipulation des caméras et autre matériel de tournage. Les décors naturels sont tellement beaux que pendant deux heures, on en prend plein les yeux. A un tel point que ce détail à lui tout seul  est déjà une raison suffisante de regarder le film.
Les maquillages et les costumes sont eux également d'une beauté saisissante. Avec eux, mais aussi avec les différents rites et cérémonies présentées dans le film, Apocalypto nous présente les Mayas comme une civilisation très raffinée, mais aussi d'une rare violence. Les maquillages et les costumes, qui, comme les armes d'ailleurs, ont été complètement faits à la main à partir de matériaux naturels, de façon à ce que le film soit le plus authentique possible. Mel Gibson, jusqu'au bout, refuse le recours aux effets numériques et ira jusqu'à faire construire entièrement toute une cité maya (temples, marchés, etc).
Apocalypto-2.jpegMel Gibson pousse le réalisme à l'extrême en faisant jouer des scènes à des acteurs n'ayant aucune ou très peu d'expérience au cinéma, et en tournant entièrement le  film en un dialecte maya appelé le Yucatèque, qu'il a fait apprendre aux acteurs en leur demandant de l'écouter à longueur de journée sur des baladeurs MP3.
Pas grand chose à dire du côté des bonus, si ce n'est que le film est commenté par Mel Gibson et son co-scénariste Fahrad Safinia et que le DVD propose un making-of  relativement intéressant. Un making-of très pratique d'ailleurs, puisque divisé en chapitres, ce qui est moins utile sur ce reportage de 25 minutes que sur un making-of de deux heures, mais il fallait y penser tout de même. Cela évite de chercher à chaque fois pendant dix minutes le passage que l'on souhaite voir ou revoir. Enfin, on pourra trouver parmi ces bonus une seule petite scène coupée au montage, et également commentée par le cinéaste.
Apocalypto ne plaira pas à tout le monde, mais il a pourtant fait l'unanimité du côté des critiques dans la presse. Je pense qu'en faisant ce film, Mel Gibson n'a sans doute pas viser le grand succès commercial, mais a plutôt tenté de faire découvrir au public une des hypothèses de ce qui causa le déclin de cette mythique civilisation : la peur. Apocalypto est donc un film vraiment passionnant puisqu'il s'agit là d'un sujet trop rarement traité au cinéma, mais c'est avant tout un film magnifique sur le plan artistique qui satisfera plus d'un cinéphile.

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